L’annonce de l’entrée en guerre, le 4 août 1914, a dû causer bien des problèmes dans la vie de nos villages. Le départ des hommes, les récoltes pas encore toutes rentrées, les réquisitions… ont fait que le Conseil municipal s’est vite penché sur ces problèmes.
Dès le 8 août, des réfugiés arrivaient au village, obligeant la commune à demander au Préfet l’autorisation d’ouvrir un crédit spécial de 6 000 francs pour assurer l’alimentation du village.
Lors de très nombreuses réunions du Conseil municipal, la guerre était à l’ordre du jour. En juillet 1915, 5 Conseillers, dont le Maire, Joseph Marchand, étaient mobilisés. Des crédits furent votés pour l’aide aux soldats : achat de tabac, primes pour les fêtes, souscription à l’emprunt de la Défense nationale.
Un an après la fin du conflit, le 20 décembre 1919, le Conseil municipal décida l’érection d’un monument en mémoire des soldats tués au combat. Le terrain situé en face de la Mairie fut acheté en août 1920 pour la somme de 37 000 francs. En janvier 1921, la Commune décida d’adopter comme filleule le village de Margny, situé dans les Ardennes et dévasté par la guerre. Une somme annuelle d’aide de 3 000 francs est votée pour cette commune. Le monument élevé fut inauguré le 6 août 1922 et occasionna une dépense de 1 024 francs en frais de banquet.
Les soldats de la commune « Morts pour la France »
Les 4 villages de notre commune ont perdus 41 fils lors de la Première guerre mondiale, dont les noms figurent sur les différents monuments aux morts.
Des recherches sur le site « Mémoire des hommes » du Ministère de la Défense, en font apparaître 35, 2 étant couverts par le secret médical et 4 n’y figurant pas.
Le premier à être tombé pour la Nation fut Maurice Musy, du 352e Régiment d’Infanterie, décédé à Proyat (Somme), le 29 août 1914 à l’âge de 28 ans.
Le lendemain, la commune enregistrait son second décès avec celui d’Alfred Charité, du 5e R.I., tué à Saint-Benoît (Vosges). Les décès allaient se succéder jusqu’au 10 octobre 1918 avec celui de Camille Rousseaux, de Petit-Villard, décédé suite à ses maladies à Contammiers (Seine-et-Marne).
Le plus jeune des disparus a été Paul Mivelle, de Froidefontaine, soldat au 110e R.I., tombé le 18 avril 1917 à Craonne (Aisne) à l’âge de 19 ans et 6 mois. La guerre n’ayant épargné aucune génération, Stéphane Ardiet a été le plus vieux soldat de la commune tué dans ce conflit, fauché à la Cote 265 (Meuse) le 6 mars 1916, à l’âge de 39 ans.
Contrairement à l’idée que l’on peut s’en faire, tous ne sont pas tombés dans les tranchées de Verdun ou des Ardennes. En effet, 5 d’entre eux sont allés mourir en Serbie dont, comble du hasard, Léon Micholier et Vital Marpaud, tous deux âgés de 31 ans et soldats du 244e R.I., qui sont tombés les 23 et 24 novembre 1915. Quant à Paul Juillerot, il est déclaré « mort pour la France » suite à ses blessures à l’hôpital de Flórina en Grèce.