Si Mignovillard a inauguré son monument aux morts de la première guerre mondiale peu de temps après sa construction, soit le 6 août 1922, deux villages de la communes, Petit-Villard et Froidefontaine, ont attendu plus longtemps.
La trace de ces deux cérémonies se retrouve dans les bulletins religieux de la paroisse de Mignovillard, le prêtre relatant ces événements avec son point de vue d’homme d’église.
Petit-Villard
A Petit-Villard, l’inauguration a eu lieu le 18 juin 1927, par un temps « point très encourageant », précise le curé. Dès 9h30, la population du village se presse à la chapelle, accompagnée d’habitants des villages alentours, de la chorale et du chœur des demoiselles de Mignovillard. Après l’office et la bénédiction du monument, Messieurs Paget, maire, Rousseau, Conseiller général et Lacroix, Président de la section cantonale des mutilés, ont pris la parole.
« La nécessité de ne pas oublier les souffrances ni les leçons que nous ont donné les victimes, sans oublier le devoir de faire régner l’union entre Français », fut le thème général des discours. « Sous une averse inopportune, ajoute l’abbé, les discours furent religieusement écoutés ainsi que le chœur mixte qui clôtura la cérémonie ».
Froidefontaine
Pour Froidefontaine, la cérémonie fut plus tardive et se déroula le 10 juillet 1933, au lendemain de la célébration de la première messe de l’abbé Jeannin, enfant du pays. Celui-ci a officié à Mignovillard pour un service à la mémoire des soldats morts pour la France, puis la foule nombreuse s’est rendue à 10h30 au monument aux morts « érigé à l’emplacement même de l’autel de l’ancienne église », précise le curé de la paroisse.
Toute la population du village était présente, ainsi que de nombreux habitants de Mignovillard et des villages voisins, plus de nombreux représentants du clergé, accompagnant le nouveau prêtre.
L’appel aux morts a ouvert la cérémonie civile, suivi d’un chant exécuté par la chorale de Mignovillard. Après la bénédiction de l’abbé Jeannin, plusieurs personnes ont pris la parole : le Maire de Froidefontaine, un enfant, un jeune homme, le Capitaine Amiez et le curé de Mignovillard. Un dernier chant, « exécuté par des chantres qui, presque tous, furent les frères d’armes de ceux qui sont tombés », termina la cérémonie.